Il y avait de nombreux soirs où j’étais là sur mon tapis de prière à pleurer de façon incontrôlable. J’étais tellement perdue.

Même si je n’avais pas de mots pour décrire ma profonde angoisse, je savais qu’Allah comprenait ma peine.

(Article de blog écrit par notre sœur Jamilla)

 

« Ton Seigneur ne t’a pas abandonné, et Il n’est pas mécontent de toi »

 

[Coran 93:3]

J’étais épuisée.

J’étais tellement lessivée de devoir expliquer aux gens que la dépression était bel et bien une maladie psychiatrique qui relève du médical.

Et que non, la dépression n’est pas le signe d’un manque de foi (Al-Îmâne en Islam).

Ma rumination d’idées négatives était hors de mon contrôle.

J’étais lasse d’expliquer à mes proches que de dire « tout va bien », « ne t’inquiète pas » où « tout ira bien » ne faisait pas avancer ma barque. Et que mon esprit inquiet et sombre n’en avait cure.

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Commençons par arrêter

Si vous souffrez dans votre vie d’anxiété et dépression, cela ne signifie pas que vous êtes un mauvais musulman ou que vous ayez perdu tout lien avec Allah. Splendeur de Sa Majesté.

Même notre Prophète Mohammed, que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur Lui, a eu à certains moments des sentiments dépressifs.

Le Prophète a eu le moral au plus bas alors qu’il ne recevait aucune révélation venant d’Allah.

Le prophète était chagrin de ne recevoir aucun message d’Allah et par voie de conséquence inquiet d’être abandonné.

Ce n’est que quand Allah lui a envoyé la si belle Sourate Ad-Duhaa que le Prophète fut revivifié. Allah, directement pas Ses Mots a complètement réconforté le Prophète.

Lisons ensemble cette si belle Sourate 93

Traduite par le Dr. Mustafa Khattab, imam et aumônier universitaire. 

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Par la lumière du matin

et de la nuit quand elle tombe encore !

Ton Seigneur, ô Prophète, ne t’a pas abandonné, et Il n’est pas mécontent de toi.

Et la prochaine vie est certainement bien meilleure pour toi que celle-ci.

Et sûrement votre Seigneur vous donnera tant de choses que vous serez heureux.

Ne vous a-t-Il pas trouvé orphelin puis vous a abrité?

N’a-t-il pas trouvé que vous n’étiez pas guidé ?

Et n’a-t-il pas trouvé que vous étiez dans le besoin alors Il a satisfait vos besoins?

Alors n’opprime pas l’orphelin,

ni ne repousse le mendiant.

Et proclame les bénédictions de ton Seigneur.

[SOURATE 93]
AD-DUHA
LE JOUR MONTANT

 

Un jour en lisant et en relisant des passages du Coran, cette sourate s’est révélée à moi. À sa lecture, j’y ai trouvé réconfort et soulagement.

Alors, je me suis souvenu de ces jours, où mes larmes trempaient mes oreillers à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.

Dans ce cauchemar éveillé, mes pensées parfois grisâtres, parfois noirâtres me faisaient vivre un enfer.

Mon esprit aussi épuisé qu’épuisant tournait à 200 km/h sans jamais vraiment ralentir. Plus j’essayais de le freiner, plus il accélérait. À rouler toujours plus vite sur l’autoroute de la frayeur et du malheur, on finit par se crasher.

Dépression et Islam

Tristement, j’étais la seule passagère à bord. Mon entourage ne comprenait rien à ma situation. C’est vrai que la détresse psychologie n’est pas trop apparente vu de l’extérieur. Je ne leur en veux pas.

En vrai, j’étais devenue très forte pour maquiller ma tristesse en public.

Comment ça va toi en ce moment ? Oh, ça va super !

Mais intérieurement, ma dépression continuait de dévorer et d’irradier chacune des cellules de mon corps. La dépression est aussi très physique.

Plus je cherchais à me reconnecter avec mes proches, plus je me sentais déconnectée et déphasée.

#Perduedanscemonde

Des pensées de suicide

Des pensées de suicide faisaient court-circuiter mon esprit. L’eau coulait sous les ponts et ma situation ne s’améliorait toujours pas. Bien au contraire.

J’essayais de parler à Allah. Je lui demandais d’enlever cette douleur toujours plus vive. Mais invariablement, le désespoir s’aggravait en moi.

Pensant ne jamais revoir la lumière au bout du tunnel, j’étais sur le point de tout abandonner.

Mais juste avant, je me suis rappelé du bon vieux temps.

Ce temps où j’étais si forte et si solide. C’était alors sa Bénédiction sur moi. À cette époque, il me donnait la force et le courage pour affronter les tempêtes.

Mais alors pourquoi tout ceci s’est brisé en moi ?

 J’ai arrêté de mettre du maquillage sur mon âme

J’ai compris que j’avais tort sur toute la ligne.

En fait, toutes ces années, j’étais insincère avec Allah comme j’étais insincère avec mes proches et insincère avec moi-même.

Alors, j’ai arrêté de mettre du maquillage sur mon âme. J’ai arrêté de mentir à mes proches, de mentir à moi-même et surtout de mentir à Allah.

Je me suis confiée à Allah, je lui ai tout dit. Pour de vrai.

Je L’ai supplié, mais cette fois à cœur ouvert. Sincèrement, douloureusement. Mais surtout sans filtre et sans trucage.

J’ai laissé mes yeux pleurer. Et j’ai laissé mon âme saigner, car j’avais enfin compris qu’il fallait montrer ses blessures pour espérer les soigner.

Dépression Islam

Dissimuler et couvrir ses plaies à l’âme ne fait qu’aggraver la gangrène intérieure. J’ai enfin accepté tout cela.

Doucement, mais régulièrement, j’ai observé de profondes améliorations en moi. Mon cœur gagne chaque jour en légèreté. Mes nuits redeviennent calmes et profondes. Comme mes journées deviennent apaisées et lumineuses.

Parfois, de petits épisodes dépressifs reviennent à l’offensive. Mais aujourd’hui, la citadelle de mon âme est protégée par la forteresse qu’Allah a dressée tout autour de moi.

De prosternations en conversations profondes, je sais qu’Il m’accompagne sur les sentiers d’une guérison complète.

Face au poids de la vie, parlez à Allah. Parlez-lui à cœur ouvert.

Comme le Prophète, j’ai moi aussi compris que mon Seigneur ne m’avait pas abandonné, qu’Il n’était pas mécontent de moi.

 

«Ton Seigneur ne t’a pas abandonné, et Il n’est pas mécontent de toi » 

[Coran 93:3]

Que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur lui